Vie et destin d’une crapule

Julien Lefort-Favreau
Publié le :
Commentaire

Vie et destin d’une crapule

L’unanimité, on le sait, peut agacer. La rumeur portant le nouveau livre d’Emmanuel Carrère était des plus favorables: il fallait le lire. Et même s’il peut parfois être jouissif de contredire un tel enthousiasme, force est d’admettre que Limonov est en effet une grande réussite. Mais est-il impeccable pour autant? Ne serait-ce pas plutôt son côté malpropre qui le rend aussi attirant?

Considéré dans ce texte

Limonov, par Emmanuel Carrère. Un autoportrait en creux. Les romans d’aventure sur des histoires vraies. L’héroïsation des crapules. Le syndrome de Stockholm, en l’occurrence de l’écrivain amoureux de son sujet. La difficulté de vivre une vie à la fois palpitante et satisfaisante.

La puissance de Limonov réside essentiellement dans un paradoxe propre à l’œuvre de Carrère au complet: livre après livre, l’auteur ne cesse de prétendre à la vérité, alors qu’il s’intéresse inlassablement au destin des faussaires, des escrocs, des menteurs. On a l’impression de lire des «histoires vraies», alors qu’il nous met constamment en garde contre ses personnages. Carrère a beau adopter plusieurs points de vue, nuancer sa perspective, le lecteur se retrouve invariablement dans la position de l’idiot crédule qui avale couleuvre après couleuvre, captif de l’efficacité de ses livres. Dans son dernier récit, on apprend entre autres qu’il y a deux catégories d’hommes: ceux à qui il n’arrive rien, qui mènent des vies modestes forgées à partir de peu d’évènements, et ceux, plus rares, dont la vie est presque impossible à contenir en un seul livre tant elle est romanesque. Édouard Limonov fait partie de la deuxième catégorie. Emmanuel Carrère, garçon de bonne famille, élevé dans les beaux quartiers de Paris, fils d’un homme d’affaires et d’Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’Académie française, ferait plutôt partie de la première.

Ce gout prononcé pour les destins hors du commun, pour les hommes d’exception, pour les crapules grandioses mène -Emmanuel Carrère, il le confesse -lui-même, bien loin de sa vie rangée de bobo parisien. La classe de neige (1995) est un terrifiant récit sur l’enfance où l’on craint toujours le pire, et où le pire arrive. Ici, la folie meurtrière plane déjà, annonçant L’adversaire (2000), qui marque son entrée dans un genre où il est passé maitre, celui du roman-reportage. Il y raconte l’histoire très médiatisée de Jean-Claude Romand, ce médecin qui n’a jamais passé ses examens finaux, qui ment à tout le monde pendant près de vingt ans, prétendant travailler à l’oms, dilapidant les économies de ses beaux-parents, et qui finit par tuer ses parents, sa femme et ses enfants alors qu’il se sent sur le point d’être débusqué. Carrère consacre plusieurs années à reconstituer ce fait divers; puis, après un long silence, il revient à l’écriture avec Un roman russe (2007), où il déballe, non sans obscénité, ses histoires érotiques et ses secrets de famille. S’amorce alors un nouveau pan de l’œuvre, caractérisé par des livres plus amples, moins minimalistes, une orientation confirmée par D’autres vies que la mienne (2009).

Ces livres, si différents les uns des autres, ont pourtant en commun un style, la «touche Carrère», qui consiste en un enchevêtrement du reportage et de l’autobiographie. Cette pratique du «journalisme d’écrivain», qui existe davantage en sol américain qu’en France (pensons par exemple aux textes de Joan Didion dans Vogue ou dans la New York Review of Books), impose un rapport singulier au réel. Comme L’adversaire, Limonov est la version longue d’un reportage. L’auteur va sur le terrain, fait une enquête, rapporte les faits en les transformant en long récit dans lequel il se met en scène. Ce dernier ouvrage reconstitue la trajectoire folle d’Édouard Limonov, de sa naissance en Ukraine jusqu’à ses récents déboires avec Vladimir Poutine. À mille lieues de la biographie classique, qui tend à la distance historienne, Limonov est plutôt le récit de la vie du personnage, telle que perçue par le regard subjectif de l’auteur.

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Moscou—New York—Paris—Sarajevo

Reconstituons brièvement ici le parcours invraisemblable et pourtant vrai de cette crapule magnifique. Né en 1943 d’une mère tyrannique et d’un père employé de la Tchéka (l’ancêtre du kgb), Édouard veut devenir quelqu’un. «Il ne veut pas d’une vie honnête et un peu conne, mais d’une vie libre et dangereuse: une vie d’homme.» Contrairement à son père, qu’il considère comme un raté, il ambitionne d’accomplir des gestes d’envergure. Lesquels? Peu importe! Il commencera donc sa carrière comme poète. Il prend comme maitresse une femme folle et obèse, qui l’aimera passionnément et l’aidera à percer dans le milieu littéraire de Dzerjinski, bled perdu de l’Ukraine. Édouard passe ensuite plusieurs années à Moscou, où il fréquente les milieux intellectuels et les cercles de dissidents. Il y croise Joseph Brodsky, futur Prix Nobel, qu’il trouve «fabriqué», et Nikita Mikhalkov, cinéaste qui réussit toujours à attirer les louanges de l’intelligentsia occidentale tout en préservant sa réputation auprès des autorités. Cet underground moscovite, Limonov en est vite lassé et, devant le manque d’ambition de ses camarades, décide de fuir l’urss pour aller faire sa vie à New York. Il fraye avec la société mondaine tout en vivant dans une misère indescriptible, dormant parfois sur des bancs de parc. Il devient même le majordome d’un milliardaire, et c’est de cette expérience d’une vie écartelée entre les extrêmes qu’il tirera son premier livre, Le poète russe préfère les grands nègres, référence à ses aventures homosexuelles dans les jardins publics. Suivent ses années parisiennes, durant lesquelles il se transforme en ce qu’on pourrait appeler un «écrivain branché». Il côtoie une bande de littéraires peu recommandables tournant autour du Canard international, petit journal iconoclaste mais, surtout, très réactionnaire. Alors que le communisme est sur le point de mourir de sa belle mort, Limonov semble prêt à se réincarner sous des formes pour le moins surprenantes. Tel Rimbaud parti vendre des armes en Abyssinie, il décide d’aller voir ailleurs s’il y est et d’abandonner la littérature, après de prolifiques années de création.

  • Illustration: Gabrielle Lecomte

C’est en Serbie qu’il décide d’entamer les années 1990. Cette partie du livre de Carrère, qui décrit la tentation fasciste du protagoniste, est pour le moins troublante et témoigne de cet aspect malpropre évoqué plus haut. Car si on avait entrevu le gout de Limonov pour l’action, saisi son peu de scrupules à respecter les «règles démocratiques», tout à fait compris qu’il avait en lui une certaine violence contenue, il est tout de même surprenant de le retrouver dans les Balkans, et ce, dans le seul but d’être au cœur de l’action... Alors que les intellectuels français prennent majoritairement parti pour les Croates et les Bosniaques, Limonov décide plutôt de s’engager dans les milices serbes, car «il pense qu’à bientôt 50 ans il n’a jamais été à la guerre, que c’est une expérience qu’un homme doit faire un jour». Devant cet épisode de la vie de son personnage, on sent l’auteur vaciller. Si, jusqu’à présent, il réussissait à le dépeindre avec une certaine affection, il devient de plus en plus difficile pour lui de faire preuve d’indulgence. Il fait alors appel à ses amis, les écrivains Jean Rolin et Jean Hatzfield, qui ont tous deux écrit sur ces sanglants conflits, afin de consolider ses assises, d’y voir plus clair. Cet engagement extrêmement douteux semble marquer un revirement de situation. De plaisantin, Limonov se transforme en homme potentiellement dangereux. Il a certes toujours tenu des propos hasardeux, vantant parfois les mérites de Staline ou menaçant de couper la tête de ses ennemis, mais cela faisait partie du «charme» du personnage. Édouard n’est plus cet homme qui laisse passer l’histoire sous son nez: désormais, il en sera un acteur, peu importe qu’il soit ou non du «bon côté». Lorsque Carrère lui demande s’il a tué un homme en Serbie, il répond: «J’ai tiré, souvent. J’ai vu des hommes tomber. Est-ce que c’est moi qui les ai touchés? Difficile à dire. C’est confus, la guerre.» Doux euphémisme...

Emmanuel Carrère: la bio schématique

Né à Paris en 1957 / Sa famille a fui la révolution russe / Écrivain aventurier / Cinéaste (La Moustache, Retour à Kotelnitch) / Scénariste / Journaliste / Prix Fémina pour La classe de neige / Écrit des best-sellers érudits / Prétend mener une vie sans histoires / Penchant marqué pour les vrais faux héros contemporains.

Limonov est un personnage politiquement compliqué. Et c’est précisément en cela que le livre de Carrère est fascinant. Ce pan de l’histoire de la Russie est étourdissant, et, pour l’incarner, il devait choisir un personnage complexe dont les revirements idéologiques sont spectaculaires.

Le retour de l’enfant prodigue

Après cette «aventure», Limonov décide de revenir s’installer dans la nouvelle Russie des oligarques et d’y fonder le Parti national-bolchévique, qui mélange communisme et hitlérisme, faisant se côtoyer extrême gauche et extrême droite. Alors qu’il déteste Eltsine autant que Gorbatchev (il s’entend même avec Arkan, chef des paramilitaires serbes, pour dire qu’il conviendrait de les fusiller), c’est sous Poutine qu’il se retrouve emprisonné pour dissidence. En 2008, derrière l’ancien champion d’échecs Gary Kasparov, pourtant reconnu pour son amour de la démocratie, il se range et milite pour la liberté d’expression. Il est donc prudent, à ce stade, d’avancer que Limonov est un personnage politiquement compliqué. Et c’est précisément en cela que le livre de Carrère est fascinant. Ce pan de l’histoire de la Russie est étourdissant, et, pour l’incarner, il devait choisir un personnage complexe dont les revirements idéologiques sont spectaculaires. L’idéal de Limonov n’est ni la meilleure distribution des richesses ni même leur création, mais bien l’autoritarisme, la virilité, la force. C’est ainsi qu’on peut expliquer à la fois son engagement auprès des Serbes et sa dissidence contre Poutine: d’un côté, la «tentation des armes à feu», la volonté de provoquer l’évènement historique, de l’autre, le désir d’emmerder l’homme le plus puissant de Russie.

Il s’agit d’une drôle de position qui consiste à toujours être dans la marge, non pas pour défendre les opprimés, mais plutôt afin d’incarner une mauvaise conscience (de la bourgeoisie, de l’intelligentsia, etc.). Pour Limonov, les bons sentiments ne sont bons qu’à jeter aux ordures. Les hommes doivent s’affronter et faire preuve de courage. Malfrat jusqu’au bout des ongles, il devient tout de même un modèle pour la jeunesse russe, une sorte de héros pour une génération exclue du système oligarchique des années 1990. Les membres de son parti, les nasbols, ont tout l’air de néonazis, pourtant ils sont plutôt pacifiques et se révèlent d’assez habiles adversaires à Poutine. Ils se rallient au chef du Parti national-bolchévique davantage par désœuvrement que par réelle conviction. Ce ne sont pas tant les idées fascisantes de Limonov qui les charment, que la force de résistance qu’il déploie. Par cette oscillation entre contreculture et pensée réactionnaire, ils semblent incarner une sorte de désorientation complète des valeurs politiques dans la Russie contemporaine.

Toujours présent dans ses livres, Carrère atteint dans Limonov l’équilibre parfait―jamais absent, jamais trop ostentatoire. Les contradictions du personnage mettent en relief les siennes, qu’il ne se gêne d’ailleurs pas pour exposer et mettre en scène. Évidemment, on pourrait lui reprocher d’être complètement obnubilé par son ambivalence à l’égard de son sujet. Par exemple, personne ne songerait à le contredire lorsqu'il rappelle que sa célèbre mère avait annoncé dès les années 70 la chute du soviétisme. Toutefois, il passe sous silence l'indulgence dont elle peut faire preuve à l'égard de Poutine.

Et, en relayant cette idée que la Russie avait le choix non pas entre une transition démocratique et une transition mafieuse, mais bien entre une transition mafieuse et une guerre civile (lumineuse trouvaille de Egor Gaïdar, ancien premier ministre), il semble adopter la politique du pire qui caractérise Limonov. S’il fait preuve d’autant d’impudeur en exposant son personnage dans toutes ces contradictions, il semble adopter une certaine clémence envers ses théories historiques pour le moins louches, contribuant, peut-être malgré lui, à l’héroïsation d’une sacrée ordure. Il semble par moments s’accommoder d’un monde où la révolution et ses idéaux semblent choses du passé, et où les changements sociaux peuvent émerger de crapules comme Limonov. S’il est difficile de déterminer avec précision les positions de Limonov, il est tout aussi difficile de saisir le regard que Carrère porte sur lui, en ce qu’il alterne entre sévérité et mansuétude, comme si l’auteur finissait par souffrir du syndrome de Stockholm. Prisonnier pendant plusieurs années des sujets de ses livres, les rencontrant, vivant avec eux, il finit presque par en devenir amoureux. Paradoxalement, c’est de cette ambivalence, qu’on pourrait lui reprocher, qu’il tire toute la puissance du livre, et il entraine le lecteur avec lui dans sa fascination. Il n’aurait été d’aucun intérêt de glorifier exagérément Limonov, pas plus que de noircir le trait. Carrère transcende la biographie traditionnelle et parvient à utiliser le destin de Limonov, qui incarne à la perfection la situation dans laquelle semble prise la Russie contemporaine, comme un tremplin vers des réflexions plus vastes.

Détestant les dissidents sous le régime soviétique, communiste à New York, marié à une juive et rêvant de rencontrer Le Pen, se battant aux côtés des Serbes durant la guerre des Balkans, militant avec les démocrates sous Poutine... Limonov n’est jamais du bon côté.

Serait-il donc possible, dans cette Russie, d’être le chef d’un parti aux velléités autoritaires et, pourtant, être assimilés aux «dissidents»? Lorsque Limonov se tient aux côtés de Kasparov, Carrère se montre sceptique: «Est-ce qu’il y croit vraiment, à cette révolution orange? Est-ce que ça l’amuse, lui l’outlaw, le chien enragé, de jouer au démocrate vertueux au milieu de ces anciens dissidents et de ces militants des droits de l’homme qu’il a traités de naïfs toute sa vie? Est-ce qu’il jouit en secret de se savoir le loup dans la bergerie?» Que veut-il, sinon devenir lui-même président de la Russie? Car, il faut bien le dire, Poutine a tout pour être admiré par Limonov. Or, il a un défaut majeur: celui d’être en directe compétition avec lui. En dehors de ce fait, il est quelque peu difficile de voir ce qui les distingue vraiment. N’étant pas homme à avoir foi dans la soupe des droits de l’homme, Limonov veut plutôt rétablir l’honneur perdu de son pays. Est-ce donc bien de démocratie qu’il est question, ou assisterait-on plutôt à un combat de coqs? Détestant les dissidents sous le régime soviétique, communiste à New York, marié à une juive et rêvant de rencontrer Le Pen, se battant aux côtés des Serbes durant la guerre des Balkans, militant avec les démocrates sous Poutine... Limonov n’est jamais du bon côté.

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L’ensemble du livre tient le lecteur en haleine, mais c’est certainement la dernière partie du livre qui en constitue le point d’orgue. L’absurdité du régime soviétique est mise en parallèle avec la barbarie absolue de la Russie des oligarques. Cependant, Carrère ne joue pas le jeu de l’aplanissement des réalités historiques. Il ne s’agit pas de dire que «c’est du pareil au même». C’est ici que sa grande connaissance de l’histoire de la Russie le sert le mieux. Il met bien en relief la décadence du soviétisme (des grandes purges jusqu’à son lent déclin, «la révolution a cessé de dévorer ses enfants, le pouvoir, selon le mot d’Anna Akhmatova, est devenu végétarien») avec la situation politique qui a mené à la savonneuse pente vers la dictature des dernières années. Il est toutefois assez difficile de tirer une leçon politique de tout cela, et c’est surtout un grand sentiment d’impuissance qui envahit le lecteur devant le spectacle d’un pays en déroute. Le destin de ce personnage soulève des questions épineuses: quelle est la légitimité de l’usage de la force en politique? Dans un régime autoritaire, la dissidence pacifique constitue-t-elle une réponse satisfaisante? Ainsi, aux héros positifs défendant sans violence des causes nobles, Carrère oppose un antihéros total: courageux, mais ne servant pas toujours des intérêts élevés.

Avec ce récit qui ratisse très large, Carrère réussit indubitablement à assoir sa réputation dans les lettres françaises. Il parvient à écrire de véritables romans populaires, tout en conservant une exigence littéraire élevée. À défaut de lui assurer une place dans le panthéon des grands auteurs (il est trop tôt pour en juger, gardons-nous de le faire pour le moment), il parvient tout à fait à saisir l’air du temps, le monde et les mouvements politiques qui l’agitent. À l’instar de Jean et Olivier Rolin ou de Patrick Deville, il apparait comme le représentant d’une littérature française qui navigue hors des sentiers bien balisés du «roman du vie arrondissement». En signant des quasi-romans d’aventure, il prend le parti d’une certaine bâtardise―aucune surprise, donc, de le voir s’enticher de voyous de grand chemin. Il réussit, avec Limonov, un tour de force: celui d’inscrire le destin d’un homme dans le cours de l’histoire, ce qui peut paraitre assez banal mais qui n’est pas chose aisée, car peu d’hommes ont une feuille de route à la fois impressionnante et dérangeante. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, on apprend dans les journaux que Limonov, à près de 70 ans, a décidé de se présenter aux présidentielles russes de 2012. Le spot publicitaire où on le voit littéralement sauver le monde et faire pleurer de joie les femmes, les enfants, les Noirs et les Juifs a des relents propagandistes et nous laisse croire que ses aventures sont loin d’être terminées.

Alors qu’au début des années 2000 il est emprisonné pour dissidence, Limonov remarque que l’évier de sa cellule est identique à celui, conçu par Philippe Starck, qu’il a vu dans une chambre d’hôtel luxueuse à New York. Qui peut se vanter d’avoir vécu une vie aussi variée? Lorsque Carrère lui explique les raisons qui l’ont poussé à écrire ce bouquin, vantant sa vie «romanesque, dangereuse, une vie qui a pris le risque de se mêler à l’histoire», Limonov rétorque: «Une vie de merde, oui.» On ne peut pas avoir une vie palpitante et, de surcroit, en jouir et en être satisfait. Ça aussi, on l’apprend en lisant Limonov


Julien Lefort-Favreau est né à Montréal en 1984. Emploi principal de son temps: rédaction d’une thèse en Études littéraires.

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