Amitié, nom féminin

Safia Nolin
Photo: Marjorie Guindon, assistée d'Audrey Belval Coiffure et maquillage: Celica Sea
Publié le :
L’entrevue

Amitié, nom féminin

Melyssa Elmer aime faire rayonner les artistes de la relève. Mais elle est aussi la grande amie de notre collaboratrice Safia Nolin. Une amitié qui leur donne la force de résistance nécessaire, et la foi, pour rester debout. Envers et contre tou·te·s.

Considéré dans ce texte

Une relation qui donne de la lumière. Les émotions sombres et les graffitis haineux. Les soins palliatifs. Les road trips, les gars toxiques et la maternité.

Melyssa Elmer, je l’ai rencontrée à un show de DJ Champion le 28 février 2014. Je venais tout juste de débarquer à Montréal, un mois auparavant, et j’habitais avec mon ami Marc Lab sur Moreau, dans Hochelaga. Dans ce temps-là, j’étais un peu sotte. J’avais pas une cenne, pas de carte d’assurance maladie, je fumais des clopes pis des joints comme une cheminée, j’avais les yeux remplis de rêves, et la gorge nouée par la soif de découvrir le monde. Faut comprendre que j’arrivais de Saint-Ferréol, où j’habitais avec ma sœur, ma mère, nos deux chiens et nos quatre chats. J’étais toute pétée, physiquement et émotionnellement.

Je sortais d’une pénombre sociale qui avait duré pas mal toute ma vie. J’avais en poche un contrat de disque tout frais, ce qui, pour moi à l’époque, valait de l’or. Bonsound m’invitait à aller voir les spectacles que je voulais, j’étais curieuse comme un enfant de quatre ans dans l’aire de jeux de McDonald’s, je disais oui tout le temps. C’est ce qui m’a amenée à me rendre à l’église Saint-Jean-Baptiste cette soirée-là de février.

Depuis, chaque année, Mel m’envoie un petit message vocal sur Messenger pour me souhaiter «bonne fête d’amitié». Comme une ado. C’est de même que je me suis dit que j’allais l’approcher, au mois de mai dernier…


Pour lire la suite de cet article

Nouveau Projet, c'est du contenu original et de grande qualité, des privilèges exclusifs, et bien plus encore.

Achetez un accès à cet article ou activez dès maintenant votre abonnement à Nouveau Projet pour lire le reste de ce texte.

Déjà membre? Ouvrir une session.

Continuez sur ce sujet

  • Société

    Annie St-Pierre: observer les coachs de vie à la loupe

    Dans son documentaire «Le plein potentiel», la cinéaste Annie St-Pierre infiltre l’industrie du bienêtre. À travers elle, on se promène des bains d’eau glacée à la zoothérapie, en passant par le sadomasochisme et la rigolothérapie. Vaste programme, comme on dit.

  • Société

    Mohamed Lotfi: lier journalisme et travail social

    Unique au monde, l’émission radiophonique «Souverains anonymes» donne un micro à des détenus (ceux de la prison de Bordeaux). Après avoir porté ce projet à bout de bras pendant 35 ans, le réalisateur et animateur Mohamed Lotfi s’apprête à tirer sa révérence. On l’a rencontré, et il a insisté pour qu’on le tutoie.

  • Société

    Laurence Côté-Fournier: repenser la non-maternité

    On peut être mère et tenir les nullipares en estime, et vice versa. En phase avec le commentaire de «Nouveau Projet 29», articulé autour de la production littéraire des femmes sans enfants, cette conversation entre Laurence Côté-Fournier (mère de trois enfants) et notre cheffe de pupitre numérique (mère de personne) vise à rapprocher ces deux solitudes.

  • Culture

    Denis Côté: le cinéaste affranchi

    Le réalisateur de Curling et Répertoire des villes disparues revient de loin, et c’est précisément ce qu’il raconte dans son essai à paraitre dans «Nouveau Projet 28.» En voici un avant-gout.

Atelier 10 dans votre boite courriel
S'abonner à nos infolettres