Cartographier les failles

Florence Sara G. Ferraris
Illustration: Amélie Lehoux
Publié le :
Ailleurs à Atelier 10

Cartographier les failles

Alors qu’une diversité de formes familiales remplace peu à peu le modèle nucléaire traditionnel, que l’accès au logement et à la propriété est en péril et que la solitude pèse de plus en plus lourd, il est grand temps de réimaginer nos environnements urbains. Nous serons un village au cœur de la ville est une invitation à la création de milieux de vie souples, multifonctionnels et sécuritaires, favorisant l’entraide et le sentiment d’appartenance.

Extrait du dernier titre de notre collection Documents.

Paru le 9 octobre

«À l’image des solidarités familiales d’antan, le village est un relai dans le quotidien; un filet qui peut se tendre en cas de petits et grands bouleversements; un témoin des petites et grandes joies.»

L’aménagement du territoire est, sans qu’on s’en rende compte, la colonne vertébrale de nos quotidiens. En déterminant l’emplacement des lieux que nous fréquentons tous les jours, c’est lui qui définit où on vit et où on travaille; où nos enfants vont à l’école et où on fait nos courses; où on se rencontre et où on existe ensemble. Intrinsèquement lié au déploiement des réseaux de transport, il influence comment on se déplace et, surtout, combien de temps ça prend pour se rendre d’un point A à un point B. Ou, dans le cas des mères, d’un point A à un point B en passant par la pharmacie pour le sirop du dernier rejeton. Il éparpille ou resserre les distances entre nos étapes journalières. Il détermine les avenues qui s’offrent ou non à nous, résident·e·s, professionnel·le·s et membres de la société.

Surtout, l’aménagement du territoire est, par définition, un acte qui se déploie sur un temps long. Sachant cela, il ne faut pas se surprendre des effets durables qu’a eus l’essaimage des banlieues sur le territoire au cours des dernières décennies. Ni se surprendre que ses conséquences dépassent largement le simple cadre bâti.

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