Ce qu’on écoute—mars 2025
Basia Bulat crée une musique à son image: tendre, mais jamais plate. L’autrice-compositrice-interprète francophile, et Montréalaise d’adoption, est toujours aussi inspirée qu’à ses débuts au tournant du millénaire.
Résolution pour la nouvelle année: sortir des sentiers battus, découvrir des auteur·trice·s qu’on ne voit pas dans les palmarès des meilleures ventes ou à Tout le monde en parle. Parce que la littérature fleurit au-delà des vedettes.
Les déterrées
Katia Belkhodja (Mémoire d’encrier)
Parution: 15 janvier
On attendait Katia Belkhodja avec impatience. Après les très beaux La peau des doigts (2008) et La marchande de sable (2015), elle offre une épopée familiale qui s’ouvre sur un arbre généalogique et caracole ensuite d’histoires en résistances. Rym, née en Algérie et exilée au Québec, retrace le passé de sa famille et arpente ce que lui ont laissé les quatre générations précédentes. Un roman qui s’annonce riche, où l’expérience du déracinement, de la colonisation et de la guerre se mêle aux strates compliquées de la mémoire.
Qui de nous trois s’égare
Alizée Goulet (Triptyque)
Parution: 22 janvier
À New York, une étudiante québécoise à la maitrise entend les échos de Sylvia Plath, mais surtout d’Esther Greenwood, l’héroïne du roman The Bell Jar. Le mémoire qu’elle rédige porte sur les troubles alimentaires dans les livres de l’autrice américaine; c’est le point de départ d’une errance où l’accompagnent Sylvia, Esther et leur ville, que la narratrice parcourt en revisitant des souvenirs et des violences. Un premier roman fait de fuites et d’obsessions littéraires, donc, où le passé donne le vertige: une proposition déjà captivante pour qui a déjà ressenti, devant une œuvre, une affinité troublante et merveilleuse.
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Né à Vancouver d’un père québécois et d’une mère américaine, avant de déménager en Virginie, puis de faire ses études au Vermont, Deni Ellis Béchard est de ces Nord-Américains bilingues qui enrichissent la scène littéraire anglophone. Son plus récent ouvrage vient d’être traduit aux éditions Écosociété.
Dans «Une langue universelle», Matthew Rankin crée des ponts entre les solitudes, la belle province et le rest of Canada, et les gens qui parlent français, anglais et perse. Un long-métrage hors normes (son deuxième en carrière) qui vient confirmer son importance sur la scène cinématographique.
La scène jazz du Québec nouveau se porte à merveille, et la nouvelle offrande du montréalais Julien Fillion en fait foi.