Le Montréal qui aurait pu être

Photo: Thanh Ly
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Le Montréal qui aurait pu être

Montréal s’est énormément transformé, entre les années 1950 et aujourd’hui. Mais les changements auraient pu être encore plus substantiels, si ses décideurs avaient pu aller au bout de leurs (gigantesques) ambitions. Désireux de mettre la table pour une ville qui, en l’an 2000, compterait des millions d’habitants et figurerait parmi les grandes métropoles de la planète, ses dirigeants étaient prêts à sacrifier beaucoup de choses—patrimoine, tissu social, quartiers entiers—pour faire de Montréal une étincelante ville moderne.


  • 1. Concept préliminaire tiré de L’unest: La rénovation de l’Est de Montréal par la création d’une université ouvrière (La Société du renouvellement de l’Est de Montréal, 1966). Fonds Mayerovitch et Bernstein.
    Collection Centre canadien d’architecture, Montréal.

Un campus sur le Plateau

Pour réaliser le campus de cette Université de l’Est, modelé sur ceux des grandes universités anglophones, il aurait fallu détruire l’intégralité des bâtisses situées entre la rue Rachel, l’avenue des Pins, le boulevard Saint-Laurent et l’avenue du Parc-La Fontaine. Le but était de relier par une immense dalle arborée le parc La Fontaine et le mont Royal, en enjambant une rue Saint-Denis transformée en voie souterraine. Ce projet d’université ouvrière en plein centre-ville a finalement été remplacé par un autre, moins destructeur: le site de l’actuelle UQAM.



Un métro avec 300 stations

En 1967, on pensait que le Montréal de l’an 2000 pourrait compter jusqu’à sept millions d’habitants. Pour faciliter leurs déplacements, on a donc imaginé un métro constitué de neuf lignes et quelque 300 stations, incluant Aéroport et Île-des-Sœurs.

  • Plan de transport de Montréal (Ministère de l’équipement et du logement et Ministère des transports, 1967)
    Bibliothèque municipale de Montréal

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Une autoroute nord-sud sur Berri

On avait également envisagé un grand axe à la place de la rue Berri, transperçant le Plateau, et remontant jusqu’au nord de la ville. L’actuel segment de la rue Berri entre les rues Sainte-Catherine et Roy est un vestige de ce projet.



  • Projet d’une autostrade nord-sud le long du boulevard Saint-Laurent. Perspective aérienne à la hauteur de l’interconnexion avec le boulevard Dorchester (Surveyor, Nenniger et Chênevert, ingénieurs / Hanno Compus, illustrateur, 1959).
    Ville de Montréal, Service de mise en valeur du territoire et du patrimoine

Une autoroute surélevée sur Saint-Laurent

L’autoroute Métropolitaine aurait pu avoir une -jumelle, surélevée elle aussi, mais sur le tracé du boulevard Saint-Laurent.



Une autoroute nord-sud sur Papineau 

Le quadrilatère Papineau/De Lorimier/Ontario/Sherbrooke est passé proche d’être rasé. À la place, il y aurait eu un monumental échangeur reliant l’autoroute Ville-Marie qui devait être prolongée à l’est (sur une bonne partie du quartier Hochelaga) et l’autoroute 19, qui devait traverser la ville du pont Papineau-Leblanc au pont Jacques-Cartier. Finalement, le projet d’axe nord-sud a été déplacé vers l’autoroute 25.



Un quartier des affaires dans le ghetto McGill

Pour le projet Cité-Concordia, on prévoyait la destruction des habitations dans une vaste zone -située à l’est de l’Université McGill et leur remplacement par huit tours et plusieurs autres édifices modernes. Devant la contestation populaire [voir «Défendre son quartier»] «seulement»250 demeures victoriennes ont été rasées, pour faire place à une version moins ambitieuse du projet initial: La Cité. 

  • Cité Concordia, panneau de présentation (Mayerovitch et Bernstein, architectes, 1962). Fonds Mayerovitch et Bernstein.
    Collection Centre canadien d’architecture, Montréal


  • Plan projeté pour l’allée de la Confédération, perspective (André Blouin et Victor Prus, architectes). Fonds André Blouin.
    Collection Centre canadien d’architecture, Montréal

Un Brasilia au centre-ville

L’allée de la Confédération, projet inspiré de la nouvelle capitale Brasilia, devait couvrir toutes les voies ferrées entre la gare Centrale et le port de Montréal, de même que le canal Lachine. Elle devait compter un auditorium et des tours de bureaux.

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