Le quotidien, cette épopée

Caroline Allard
Publié le :
L’analyse du langage

Le quotidien, cette épopée

On reproche aux utilisateurs du mot épique de l’employer dans des contextes qui n’ont vraiment rien de grandiose. Cette critique est-elle fondée?

«Une vie doit-elle être “épique” pour être digne d’être vécue?», me -demandait un ami, surpris par l’usage abondant et varié que font nos contemporains dudit mot. Une rapide incursion sur Twitter semble prouver que, de nos jours, le meilleur ou le pire de la vie est épique (ou #epic), du grand écart de Jean-Claude Van Damme («Je ne la -regarderai jamais assez!!! The #Epic Split feat. Van Damme») aux pitreries de nos animaux domestiques («Mon chat qui roule et se casse la gueule de mon lit #épique»).

Par définition, épique est relatif à l’épopée, une suite d’aventures extra-ordinaires, grandioses ou héroïques. Une théorie veut d’ailleurs que l’engouement actuel pour ce mot soit dû à l’immensément populaire jeu vidéo World of Warcraft, dont l’un des niveaux les plus convoités permet d’acquérir des objets de qualité dite épique.

Admettons qu’il soit légitime pour un jeu d’aventures de se réclamer d’une dimension épique. Le grand reproche adressé aux utilisateurs du mot en question est qu’ils l’emploient à l’excès dans des contextes qui n’ont rien de grandiose; ainsi, plusieurs penseront que l’auteur du tweet «J’ai retrouvé mes lunettes #Epic» aurait pu se garder une petite gêne.

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