Est-ce la fin de la nudité dans les vestiaires?
Un peu partout au Québec, plusieurs piscines et centres sportifs réécrivent leurs règlements pour limiter, voire interdire, la nudité dans leurs vestiaires. On a voulu comprendre pourquoi.
Nombreuses sont les personnes «privilégiées» qui dénoncent des injustices dont elles ont parfois—directement ou indirectement—profité. Comment peuvent-elles s’y prendre sans pour autant effacer la voix des opprimé·e·s? C’est ce qu’on a tenté de savoir.
Le point de départ
J’ai compris très jeune que je jouissais de privilèges dont je profite encore. J’ai vite appris que le fait que je sois une femme blanche, qui passe pour hétérosexuelle, née de parents universitaires et féministes et qui n’a jamais manqué de rien teintait ma façon de penser. Les philosophes me diraient sans doute que mon point de vue est situé. Au cégep, à l’université, dans mes différents emplois, au sein de ma famille ou même dans la rue, je me suis toujours battue contre l’homogénéité. Sauf qu’à 30 ans, je me rends compte qu’en faisant cela, j’ai certainement pris la place de certaines personnes. J’en suis mal à l’aise.
«Il n’était pas là avant, ce malaise. Avant, on faisait les choses sans trop se poser de questions. Aujourd’hui, je suis contente qu’il existe, ce malaise», explique la sénatrice Michèle Audette. Elle fait référence au fait que, pendant longtemps, les différentes communautés autochtones n’étaient que vaguement consultées, voire pas du tout, lorsque venait le temps de prendre des décisions, de mener des recherches et de développer des commissions importantes les concernant.
La pandémie et la crise économique qui en a découlé ont exacerbé les inégalités sociales, ce qui a contribué à faire augmenter le sentiment de culpabilité chez les personnes les plus privilégiées. Olivier Luminet, professeur à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université catholique de Louvain, explique dans un récent article de VICE que la notion d’empathie joue un rôle de premier plan chez les gens qui ressentent de la culpabilité. Toujours selon lui, la culpabilité est bénéfique lorsqu’elle ne dure pas éternellement. Se sentir coupable ne serait donc pas forcément une mauvaise chose, et pourrait même s’avérer un passage nécessaire.
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