Ce que votre caissier·ière n’ose pas vous dire
Ils et elles sont passé·e·s maitres dans l’art d’arborer leur plus beau sourire en restant de longues heures debout, sans fléchir. Quatre de ces employé·e·s du commerce au détail se confient à nous.
On les reconnait à leurs larges T-shirts de couleurs vives, tous identiques, qu’ils et elles portent en bordure des parcs municipaux. Chaque été, des milliers d’adolescent·e·s sont engagé·e·s par les Villes pour amuser les enfants du Québec.
Mais qu’est-ce que ces jeunes qui prennent soin de ceux et de celles des autres se gardent bien de communiquer aux parents?
Nos spécialistes
Elvis*Nous avons utilisé les noms de camp de nos sources.
Gatineau
Six étés d’expérience (années 2010)
Minnie
Lévis et Québec
Trois étés d’expérience (années 2000)
Capucine
Saint-Eustache
Deux étés d’expérience (années 2000)
Zoulou
Blainville
Deux étés d’expérience (années 1990)
On le sait, quand les parents n’aiment pas vraiment leurs enfants
À l’instar des enseignant·e·s du préscolaire et du primaire, les animateur·trice·s de camp de jour tissent des liens étroits avec les enfants de leurs groupes—assez pour recueillir des confidences qui brisent le cœur.
«Un jeune m’a déjà demandé si son père l’aimait, raconte Elvis. Il était rendu genre 17h30 et son père n’était pas encore venu le chercher. Je lui ai dit: “Il a peut-être une grosse journée au bureau, du retard dans ses meetings”, ce genre de choses. Puis le petit gars m’a répondu que son père était en congé cette semaine-là. Pauvre petit chat! Il n’avait pas de vacances avec ses parents parce qu’il passait tout son été au camp.
Il y a des parents qui sont tout le temps les premiers à arriver au camp de jour et les derniers à partir. On s’en rend compte, on prend des notes et on s’en souvient d’un été à l’autre.»
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Au Québec, les services de garde en milieu scolaire célèbreront leurs 40 ans en 2025. Celles (ce sont en très grande majorité des femmes) qui les portent à bout de bras se sont levées pour obtenir de meilleures conditions de travail lors du plus récent Front commun, mais on entend encore trop peu parler de leur réalité.
Entrées dans la littérature notamment grâce à Caroline Dawson et Florence Aubenas, les femmes de ménage demeurent, à cause de la nature de leur métier qui commande la discrétion, quasi absentes de l’espace public, voire invisibilisées. Trois d’entre elles ont accepté de nous parler de cet emploi qui vient avec son lot de préjugés.
À l’heure de l’inflation et des commentaires qui pullulent sur Google Maps, les conditions de travail semblent se détériorer dans le milieu de la restauration. C’est du moins ce qu’on déduit après discussion avec quatre serveur·euse·s.