Ce qu’on a vu—novembre 2025
Dans «Mōnad — Ebnflōh», Alexandra «Spicey» Landé, figure phare du hip-hop montréalais, revient sur scène pour nous inviter dans ses univers intérieurs et incarne l’essence d’un genre en perpétuelle transformation.

Avec Lux, Rosalía orchestre une rencontre vertigineuse entre sacré, avant-garde et culture pop, livrant l’album qui pourrait bien rallier aussi bien les puristes que les sceptiques.
Lux
Rosalía
(Columbia)
Polyglotte, caméléon, cultivée. Autant de mots qui décrivent Rosalía, autrice-compositrice-interprète catalane qui, d’un album à l’autre, se réinvente avec plus d’audace que Madonna pendant les trois premières décennies de sa carrière (oui, une telle chose est possible). Propulsée au rang de vedette mondiale avec El mal querer, son projet de fin de baccalauréat qui faisait entrer le flamenco dans le 21e siècle, la musicienne s’est ensuite frottée au rap et au reggaeton en collaborant avec Bad Bunny et Travis Scott. Elle a même flirté avec la K-pop (en duo avec Lisa du groupe Blackpink) et le R&B aux côtés du Canadien The Weeknd.
Sauf que c’est vraiment avec Lux, son plus récent effort en date, qu’elle mettra tout le monde d’accord; les vieux et vieilles comme les jeunes, les croyant·e·s comme les athées. Les musiques sacrées et le chant lyrique sont au cœur de cet exercice de style qui met de l’avant les questionnements spirituels de la chanteuse, qui dit croire en quelque chose de plus grand, sans pour autant s’identifier à un culte ni faire grand cas des éloges reçus du Vatican (oui, une telle chose s’est produite). Ce qui rend cet album si spécial, si novateur aux oreilles d’une païenne comme moi, c’est le mélange des genres; l’audace qu’elle a, sur «Berghain», de faire se rencontrer l’opéra, l’Orchestre symphonique de Londres, l’icône islandaise Björk et l’artiste contemporain Yves Tumor. Ça devrait froisser les oreilles chastes, mais voilà: force est d’admettre que les représentants du Saint-Siège en redemandent.
— Catherine Genest, journaliste et écrivaine
Fight the Power!
Mike Shabb
(Blk Music)
Mike Shabb rend hommage à plusieurs de ses idoles sur ce minialbum, proposant entre autres des clins d’œil à la légende du dancehall Super Cat, au pionnier Kool G Rap et au groupe rap le plus engagé de son époque, Public Enemy (à qui Shabb emprunte d’ailleurs le titre d’une des chansons les plus emblématiques, «Fight the Power», parue en 1989). Sur une courtepointe sonore volontairement chaotique, qui confronte mélodies chaleureuses aux intonations jazz et rythmes bruts découpés grossièrement, le rappeur montréalais (qu’un certain Earl Sweatshirt appuie et louange) dévoile certains de ses textes les plus engagés en carrière, critiquant les suprémacistes blanc·he·s et l’état du monde, sans pour autant verser dans la caricature du rappeur militant.
— Olivier Boisvert-Magnen, collaborateur, Nouveau Projet
Marcia
Marcia
(Production indépendante)
Avec son premier album éponyme, le trio jazz montréalais Marcia propose une musique douce et intime qui fait du bien à l’âme et apporte une touche de chaleur bienvenue alors que l’hiver s’installe. La formation atypique—Julie Morisod (voix), Adèle Levayer (flutes traversière et alto) et Mikhael Daoudi (guitare)—nous offre 40 minutes où la musique brésilienne se mêle à l’improvisation jazz dans des moments de pur bonheur. Les trois instruments s’harmonisent à merveille, laissant transparaitre une belle complicité musicale. Paru en septembre dernier, le disque de ce projet émergent laisse entrevoir un bel avenir pour le groupe. À écouter en sirotant votre boisson chaude préférée.
— Amélie Labrosse, coordonnatrice, Nouveau Projet
Sang d’encre
Potochkine
(Sacred Twins)
Proposant sept titres tranchants où rage et mélancolie s’enlacent comme deux démons jusqu’à l’aube, le duo parisien de la scène darkwave—formé de Pauline Alcaïdé et Hugo Sempé—nous entraine dans les eaux glacées d’une techno hantée et poétique. Convoquant des visions de nuits gothiques, de cauchemars urbains et d’hallucinations punks, leur univers—qu’on a découvert avec Potochkine en 2018, puis Sortilèges en 2021—pulse d’un romantisme désespéré et d’une énergie dramatique ultrapuissante. Portés par des rythmes obsédants, les textes explorent des abysses sombres: ceux des problèmes de santé mentale, de l’obsession amoureuse et de la fuite inexorable du temps.
— Céline Gobert, journaliste

Dans «Mōnad — Ebnflōh», Alexandra «Spicey» Landé, figure phare du hip-hop montréalais, revient sur scène pour nous inviter dans ses univers intérieurs et incarne l’essence d’un genre en perpétuelle transformation.

Voici les créateur·trice·s de contenus audiovisuels qui ont impressionné «Nouveau Projet» et son réseau de collaborateur·trice·s cette année.

Voici ce que «Nouveau Projet» et son réseau de collaborateur·trice·s ont vu au rayon des arts de la scène cette année.

Voici les balados à écouter absolument selon «Nouveau Projet» et son réseau de collaborateur·trice·s.