La merdification est encore pire que nous le pensions
Dans son nouvel ouvrage, Cory Doctorow étaye ses thèses sur la «merdification» de l’internet. Il en ressort un portrait révoltant de pratiques qui affectent aussi le monde réel.

Pour les sociétés industrialisées, le pétrole n’est pas seulement le ciment de notre économie— il est le fondement de notre rapport concret au monde.
Ma première job était une job de pompiste dans un gaz bar sur la rive sud de Québec. C’est en mettant du gaz dans des chars 40 heures par semaine que j’ai pu m’acheter mon premier bazou, à l’âge de 16 ans. Je suis une personne «de région», et exception faite de mes années montréalaises, je me suis toujours déplacée à l’aide d’un moteur à explosion : une Mazda, une Suzuki, une Toyota, une Nissan, une autre Mazda, une Volks au diésel trafiquée et une Volks au gaz, et à travers tout ça, deux pickups japonais. Quand je vais acheter une pinte de lait bio au village, je brule deux pots Mason de belle gazoline claire. J’y pense à chaque fois : je roule en cocktail Molotov.
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Dans son nouvel ouvrage, Cory Doctorow étaye ses thèses sur la «merdification» de l’internet. Il en ressort un portrait révoltant de pratiques qui affectent aussi le monde réel.

Alors que s’amorce la nouvelle année, une réflexion sur nos visions du futur: et si, loin d’être neutres ou inédites, elles étaient des héritages du passé qui orientent nos choix collectifs et limitent notre capacité à imaginer d’autres possibles?

À garder en tête en 2026: le geste créatif, disponible en chacun·e de nous, a peut-être la capacité de nous offrir cet espace de paix que nous cherchons ailleurs, et de nous aider à guérir.

Quand le bruit empiète sur la preuve, il devient crucial de se pencher sur les procédés qui permettent aux chiffres fabriqués, aux raisonnements bancals et aux digressions hors propos de ne plus susciter l’étonnement. Se dessine un paysage troublant: celui d’une époque où le mensonge constitue la toile de fond de nombreux débats.