Cultiver l’avenir
L’équipe maraichère de la Ferme aux petits oignons revalorise la place de l’agriculture dans la communauté.
Alliant la rigueur journalistique au pouvoir d’évocation du dessin, la bande dessinée documentaire est en plein essor. Elle s’inscrit dans un mouvement plus large de romans graphiques non fictifs—(auto)biographiques ou historiques—qui nourrissent une effervescence dans le genre. Révélatrices du besoin de témoigner et d’informer hors des médias classiques, ces bandes dessinées ancrées dans le réel encouragent l’émergence de nouvelles façons de documenter, de raconter, d’allier les textes aux images.
Depuis ses débuts, Nouveau Projet est convaincu du potentiel du journalisme dessiné pour incarner des problèmes complexes ou révéler l’intérêt d’un sujet qui, à priori, ne retiendrait pas l’attention. C’est le cas avec ce projet de reportage qui se penche sur une situation unique au monde: le monopole syndical de l’Union des producteurs agricoles (upa), qui impose un contrôle serré à tout ce qui touche à l’agriculture.
Médaillés d’or aux Prix du magazine canadien pour leur bédéreportage publié dans NP06 («La pointe des utopies, sur les rails du Bâtiment 7»), Rémy Bourdillon et Pierre-Yves Cezard ont sillonné les campagnes pendant un an. Ils ont rencontré de nombreux agriculteurs aux prises avec l’intransigeance de l’upa—notamment sa réticence à assouplir le système de la gestion de l’offre pour les petits producteurs, qui aspirent à mettre en place une agriculture différente au Québec.
«Joies et désillusions du retour à la terre» est un extrait de cette enquête de longue haleine. Elle paraitra dans son intégralité au printemps 2018, dans une nouvelle collection de bédéreportages créée conjointement par Atelier 10 et les éditions de La Pastèque.
Judith Oliver
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Comment aspirer au bonheur si nos jours entrent en totale contradiction avec nos valeurs? À l’image de Denis de Rougemont dans «Journal d’un intellectuel en chômage» (1937), notre collaboratrice, qui a annoncé la fermeture officielle du restaurant montréalais Manitoba à l’automne 2021, relate son nouveau quotidien à la campagne, loin du stress de la ville et de la restauration.
En agriculture, sur les fermes familiales, les femmes ont longtemps travaillé dans l’ombre de leur mari. Mais un changement de mentalités s’opère, peu à peu, notamment grâce aux recherches de notre collègue Julie Francoeur, qui vient de publier l’essai «Sortir du rang» aux éditions du Remue-ménage.
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