Ville fantôme
Qu’est-ce qui nous pousse à abandonner sans avertissement nos conversations virtuelles—et les êtres bien réels avec qui nous les tenions?
La plus grande menace qui pèse sur les universités n’est pas la remise en question de la liberté académique: c’est plutôt l’étroitesse de ce qu’on y enseigne.
Toutes les semaines, virtuellement ou en personne, on m’écoute. Des dizaines d’étudiant·e·s m’écoutent répéter ce que j’ai appris à l’Université de Toronto, ce que j’ai lu dans des manuels, ce que je crois qu’ils et elles devraient savoir. Ce que je décide qu’ils et elles devraient savoir. Je monte un plan de cours détaillant des connaissances «obligatoires» et «facultatives». Ma voix porte haut et fort, et ce que j’enseigne comme étant le savoir influence la pensée de centaines d’esprits.
Depuis plusieurs mois, la question de la liberté académique revient ad nauseam dans les médias et autour de la table à diner. «On peut pus rien dire», entend-on comme une ritournelle. Mais les débats dans les institutions post-secondaires tournent bien souvent autour de la liberté de parole de ceux et celles qui se retrouvent, comme moi, sur le podium. On entend moins parler des atteintes à la liberté dite épistémique, soit la liberté de penser, de théoriser et d’être écouté·e qui doit s’étendre à toute la communauté universitaire. Quand on parle de liberté académique dans les médias, on parle de la liberté épistémique des profs. Pourtant, les attaques contre la liberté épistémique des étudiant·e·s sont infiniment plus violentes.
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