Comment je m’informe

Illustration: Marie-Michèle Robitaille
Publié le :
L’entrevue

Comment je m’informe

En 2017, l’information nous parvient de tous les côtés, à la vitesse de la fibre optique mais aussi du bon vieux bouche à oreille. Comment se rend-elle à nous? Nous avons demandé à des Québécois de tous âges et de tous milieux de nous parler de leur principale source d’information.

Propos recueillis par Anne-Marie Luca.

Daniel Lévesque, Montréal

Sans emploi, 59 ans

La radio. J’aime bien les lignes ouvertes, quand le monde s’exprime un peu. Des fois, il y a du monde bizarre qui appelle. Ça me distrait. Pis tant qu’à entendre des menteries, j’aime autant que ce soit des citoyens qui les content.

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

William Préfontaine, Boucherville

Étudiant en administration, 18 ans

Une des informations que j’ai entendues récemment, c’est que l’Ontario a augmenté son salaire minimum à 15$ de l’heure. Je l’ai appris sur La Presse+, que je lis le matin. Je l’ai aussi vu passer sur Facebook. Souvent, je consolide l’information en regardant TVA ou Radio-Canada. Parfois aussi mes parents vont me parler des nouvelles, quand c’est important et que ça a rapport avec mes études.


Publicité

Jean-Pierre Blanchard, Mirabel

Directeur d’école à la retraite, 71 ans

En gros, je dirais que je prends l’information dans les journaux. Surtout les actualités dans La Presse ou le Journal de Montréal.

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

Nancy Paquette, Disraeli

Ancienne gérante d’un Dollarama, 49 ans

C’est surtout le bouche-à-oreille. On n’écoute pas vraiment la télévision. Ce matin, par exemple, mes parents m’ont appelée pour me dire que le pont Champlain était fermé. Ils savent par où on passe quand on vient en ville, alors ils me disent ce qui est ouvert ou en construction. Sinon, je fais le 511 pour les autoroutes ou Facebook pour l’actualité en général.


Mathilde Langis, Candiac

Étudiante au secondaire, 15 ans

L’école et l’internet, c’est pas mal 50-50. À l’école, j’échange échange avec mes amis aux pauses. On parle de l’actualité et on va se partager l’information, sur les élections françaises par exemple. Au début des cours aussi, surtout en histoire. Quand il s’est passé quelque chose de vraiment intense, un gros évènement, mes profs vont en parler. Comme la course de f1 à Montréal: ils ont expliqué pourquoi c’était ici et ce qu’ils faisaient. Les évènements plus politiques aussi. Ou Charlie [Hebdo], ça, ils en avaient beaucoup parlé. Et je suis souvent sur l’internet. Quand je vois un article sur Facebook par exemple, pis que c’est intéressant, je vais cliquer dessus et je vais regarder la source.

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

Marie-Julie Bergeron et Florence Bengle, Montréal 

Étudiantes au cégep, 18 ans

Florence: Les discussions entre amis. On a beaucoup de débats sur des questions comme l’hypersexualisation, la religion, l’émission 13 Reasons Why, et ça dégénère toujours un peu. Sinon le journal, en particulier Le Devoir et La Presse+, mais je ne dirais pas que je les lis quotidiennement.

Marie-Julie: Facebook, aussi. Ça vient d’un journal, mais c’est quelqu’un qui a partagé l’article. Comme les attentats qu’il y a eu dernièrement: on a été au courant en deux minutes, parce que quelqu’un a partagé un article.


Isaac Leal, Montréal

Photographe et étudiant en soudure

(et personne sourde), 25 ans

Surtout ma petite amie, mes amis et mes parents. Comme hier, au travail, une collègue, ma copine et moi, on a discuté de la violence contre les femmes. Puis cette collègue nous a parlé de l’exploitation sexuelle lors du Grand Prix de Formule 1. Il y a aussi parfois la télévision suspendue dans les stations de métro. Mais ces informations n’ont pas toutes des sous-titres, seulement un texte court donnant quelques renseignements intéressants, du genre «Saviez-vous que»… L’information n’est pas vraiment accessible pour les personnes sourdes.

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

Shaffick Noormohamed, Montréal

Directeur des comptes, 36 ans

Ça passe surtout par mon téléphone. Tout ce qui est réseaux sociaux, les amis, les applications d’information: Facebook, Instagram, Twitter, les nouvelles. Comme ce matin, l’incident à Londres, c’était à travers l’application mobile de La Presse. J’ai reçu un petit message sur mon cell. Avec mes amis, c’est par WhatsApp: ça peut être un petit message texte, des vidéos, des sujets d’actualité, des jokes aussi. Sinon par Messenger.


Na Yu, Montréal

Assistante administrative, 40 ans

Pour moi, c’est l’internet. Je suis Chinoise, et on a notre propre application: c’est comme WhatsApp, mais chinois. Tout est inclus: on peut montrer des photos et des vidéos, discuter avec des amis, publier notre photo comme sur Facebook, lire les journaux. On a aussi des petits groupes qui annoncent ce qui se passe à Montréal. J’aime bien aussi parler avec mes collègues et amis. Comme hier, ma directrice m’a dit qu’il y a le spectacle Montréal Avudo, sur le fleuve Saint-Laurent.

  • Illustration: Marie-Michèle Robitaille

Journaliste indépendante, Anne-Marie Luca s’inspire du vécu, souvent des autres, parfois du sien, pour creuser les enjeux sociétaux. On peut notamment la lire dans L’actualité.

Continuez sur ce sujet

  • Culture

    Christine Beaulieu: la dramaturge engagée

    «J’aime Hydro», depuis sa parution chez Atelier 10, a été vendu à plus de 20 000 exemplaires. Qu’est-ce qui explique le succès retentissant de cette pièce documentaire?

  • Culture

    Léa Stréliski: l’humoriste posée

    On la reconnait à son accent sis quelque part entre le Québec et la France, à ses prises de position parfois risquées, mais toujours livrées avec un calme désarmant, sur un ton mi-figue mi-raisin, sans malveillance aucune. Entrevue avec Léa Stréliski, collaboratrice de «Nouveau Projet 25».

  • Société

    Frédérick Lavoie: le journaliste qui écrit comme un romancier

    Comme reporter, le québécois Frédérick Lavoie nage dans un couloir à part. Il se démarque de ses collègues grâce à sa plume soignée et sensible, sans jamais verser dans la mièvrerie pour autant.

  • Société

    Au ras du sol

    En 2019, l’agronome Louis Robert se faisait montrer la porte du ministère de ­l’Agriculture pour avoir dénoncé l’ingérence du secteur privé dans la recherche publique sur les pesticides. Marc Séguin—artiste et auteur, mais aussi réalisateur du documentaire La ferme et son État—l’a rencontré pour discuter de l’urgence de préserver nos sols.

Atelier 10 dans votre boite courriel
S'abonner à nos infolettres