Le meilleur de la littérature en 2024

Catherine Leroux
Catherine Leroux
Photo: Justine Latour
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Trois livres qui déconstruisent le mythe de la famille parfaite

selon Elsa Pépin, autrice, éditrice et journaliste indépendante


Michelin

Michel-Maxime Legault (Éditions du Quartz)

Michelin, le prénom auquel Michel-Maxime Legault était destiné, sauvé in extrémis par sa sœur, relate la réconciliation d’un enfant sensible avec sa famille et son milieu agricole. L’humour et l’intelligence de Legault nous aident à faire la paix avec nos origines, sans pour autant faire comme si c’était facile.

Hot Milk

Déborah Lévy (Éditions du sous-sol)

Un roman d’aventure psychanalytique qui s’attaque à la mythique relation mère-fille, à la fois critique et hommage à ce lien complexe. Sofia boite avec sa mère malade depuis deux décennies, mais se risque à rompre les ponts. Lévy nous encourage à échapper à nos familles, sans pour autant négliger l’amour et l’attachement qu’on a pour elles.

Le rêve du pêcheur

Hemley Boum (Gallimard)

Hemley Boum raconte les destinées d'une famille camerounaise sur trois générations, en élargissant le concept de famille et d’appartenance. Zack dit qu’en Afrique, la parentalité est sociale avant d’être biologique. Un modèle inspirant pour s’alléger du poids du rôle parental.


Quatre essais féministes qui ont marqué 2024

selon Léa Clermont-Dion, autrice, documentariste et chercheuse à l’Université Concordia


Le viol: anatomie d’un crime, de Lucrèce à #MeToo

Mithu Sanyal (Écosociété)

Voilà une analyse juste et poussée que propose Mithu Sanyal sur la déconstruction de la représentation du viol dans l’espace public. Son livre est essentiel.

Existantes: pour une philosophie féministe incarnée

Marie-Anne Casselot et Cécile Gagnon (Éditions du remue-ménage)

Cet essai est une introduction claire à la question des philosophies féministes: comment comprendre les oppressions et les combattre?

Solitudes: une décennie de réflexions féministes

Marilyse Hamelin (Somme toute)

Marilyse Hamelin est une voix incontournable des débats féministes depuis une décennie. Elle aborde avec clarté les enjeux qui ont transformé notre société et invite à penser de nouvelles solidarités.

L’été de la colère

Elizabeth Lemay (Boréal)

Elizabeth Lemay écrit la colère des femmes et la sienne. On attend encore des femmes qu’elles se soumettent au patriarcat pour plaire, obéir et se taire. Son livre est un exutoire salutaire.

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Les meilleurs livres sur la crise du logement

selon Claudia Hébert, chroniqueuse culturelle à l’émission Tout un matin, Radio-Canada Première


Peuple de verre

Catherine Leroux (Alto)

Un roman dystopique qui rappelle que tout le monde est à quelques malchances près de perdre son toit. Une proposition où la vérité est fuyante, entre journalisme d’enquête et futurisme carcéral inquiétant, avant de se révéler au détour d’une page parfois onirique, parfois journal intime.

Denison Avenue

Christina Wong et Daniel Innes (ECW Press)

Sélectionné pour Canada Reads en 2024, ce livre bicéphale s’ouvre par ses deux extrémités, une couverture étant la porte d’entrée vers un roman ancré dans le quartier chinois de Toronto, et l’autre nous amenant via une série d’illustrations dans les rues d’une Ville-Reine qui disparait lentement sous la pression de l’embourgeoisement.

Six bédés dressant un panorama entre l’intime et l’historique

Selon Raymond Poirier, chroniqueur en bande dessinée et animateur de l’émission La vie en BD, CKRL


Visions

Alexis Mandeville (Front Froid)

Un ovni qui rend hommage à la bande dessinée de science-fiction de jadis tout en la modernisant.

Épinette noire

Aurélie Wilmet (Super Loto Éditions)

Un récit de rencontre entre cultures, au détour des années 1940 et 50, dans les grandes étendues nordiques du Québec.

Ama

André-Philippe Côté (Moelle Graphik)

À travers la figure d’une peintre et sculptrice inventée, une chronique qui retrace une période marquante de l’histoire des arts d’ici.

Québec rock

Christian Quesnel, Félix Rose et Michel Giguère (Libre Expression)

Un regard vibrant sur un pan de l’histoire musicale du Québec: la rivalité opposant Corbeau à Offenbach.

Un sacrifice tout naturel

Martin PM (La Pastèque / Atelier 10)

Un bédéreportage solidement documenté, où sont mis en exergue les (nombreux) sacrifices demandés à la biodiversité au nom de l’économie.

Suivra le néant

Mireille St-Pierre (Nouvelle adresse)

Un touchant drame intimiste aux personnages en quête de soi, sur un fond de fantastique… et de maison hantée!

Trois articles de «nouveau Nouveau journalisme» qui dressent un portrait gonzo des États-Unis

selon Clara Champagne, stagiaire à Nouveau Projet et candidate au doctorat spécialisée en Nouveau journalisme


Ça rappelle les reportages en immersion de Hunter S. Thompson et Truman Capote: dans les bois marécageux du Tennessee, un journaliste infiltre une église évangélique où un pasteur en chemise à motifs s’adonne à l’exorcisme.


Cet article nous amène sur les berges d’un lac trop salé et trop sec dans le désert californien, un enfer environnemental à la Mad Max où des artistes et autres misfits ont trouvé une oasis.


Ce portrait détaillé, empathique et stylisé d’un surfeur hawaïen vieillissant devient, sous la plume de maitre de Finnegan, une méditation sur les vies consacrées à la passion.


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    Né à Vancouver d’un père québécois et d’une mère américaine, avant de déménager en Virginie, puis de faire ses études au Vermont, Deni Ellis Béchard est de ces Nord-Américains bilingues qui enrichissent la scène littéraire anglophone. Son plus récent ouvrage vient d’être traduit aux éditions Écosociété.

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    Dans «Une langue universelle», Matthew Rankin crée des ponts entre les solitudes, la belle province et le rest of Canada, et les gens qui parlent français, anglais et perse. Un long-métrage hors normes (son deuxième en carrière) qui vient confirmer son importance sur la scène cinématographique.

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