Tuer son père
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À son 10e album studio, Daniel Bélanger ouvre grand ses horizons. Comme une main tendue vers l’extérieur après un long moment de solitude.
Mercure en mai est un album énergique, profondément vivant. Un album brillant à l’esthétique maximaliste, qui étonne par ses tableaux amples aux repères impressionnistes.
C’est en quelque sorte la suite logique de Travelling, l’album instrumental que Daniel Bélanger a fait paraitre en 2020. Inspiré par le travail de compositeurs de musiques de films renommés comme Bernard Herrmann, Lalo Schifrin et Ennio Morricone, il livrait sur cet opus une suite de courts métrages musicaux forts en péripéties, où s’entrecroisaient jazz, downtempo, néoclassique, postrock et sonorités à la western spaghetti. Sur le plan de l’instrumentation, l’auteur-compositeur-interprète utilisait tout ce qu’il y avait à sa portée dans son studio—de la guitare acoustique au piano, en passant par l’orgue, le saxophone, le banjo, le sifflet, le violon, les synthés, les flutes et même l’omnichord, cette autoharpe électronique en plastique devenue objet de collection kitch.
On retrouve une partie de cette diversité musicale sur Mercure en mai. Mais la direction artistique s’avère plus précise. Bélanger a réussi à garder le souffle ardent, presque hyperactif, de sa précédente œuvre et l’a adapté à un format de chanson pop plus «conventionnelle», c’est-à-dire avec une structure plus formelle. Une structure qui, sans tomber dans les redondances de la pop formatée (ça reste du Bélanger, quand même!), permet qu’on s’y retrouve et, surtout, qu’on ait envie d’y revenir même après plusieurs écoutes—ce qui n’était pas nécessairement le cas pour Travelling.
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