Tuer son père
«Deliver Me from Nowhere», de Scott Cooper, dépeint un Springsteen à vif, rongé par les démons et la solitude qui ont façonné «Nebraska», son album le plus cru et le plus vrai.

Avec ce premier long métrage, la cinéaste et comédienne Charlotte Le Bon signe une variation joliment lynchéenne sur les affres du passage de l’enfance à l’adolescence, un thème que le cinéma québécois s’acharne à explorer depuis une dizaine d’années.
Adapté de la bande dessinée Une sœur de Bastien Vivès, Falcon Lake déplace son intrigue de la Bretagne aux Laurentides, où deux familles, l’une française, l’autre québécoise, se réunissent dans un chalet pour les vacances estivales. Bastien (Joseph Engel), qui aura bientôt 14 ans, débarque en pleine nature, dans une contrée qu’il ne connait pas, l’œil sensible, l’esprit qui croît plus rapidement que son corps encore chétif. Ce n’est pas la présence de Chloé (Sara Montpetit), 16 ans, qui viendra calmer ses angoisses préadolescentes: la beauté ténébreuse et la vivacité d’esprit de cette dernière lui font regretter ces deux ans (une éternité!) qui les séparent. Si seulement il avait l’âge de ceux qui lui font la cour, si seulement il était assez brave pour plonger dans ce lac où un garçon aurait jadis trouvé la mort. Pour l’adolescente en période d’apesanteur, ce Français incarne peut-être une enfance qu’elle n’est pas tout à fait prête à quitter.
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«Deliver Me from Nowhere», de Scott Cooper, dépeint un Springsteen à vif, rongé par les démons et la solitude qui ont façonné «Nebraska», son album le plus cru et le plus vrai.

Le nouveau documentaire de Julien Élie, «Shifting Baselines», présenté au FNC et en salle le 17 octobre, voit l’expansion du pouvoir humain se poursuivre à l’échelle grandiose du cosmos tout entier. C’est fascinant, mais aussi terrifiant.

Il ne suffit pas toujours de surfer sur l’œuvre d’une romancière à succès pour faire du bon théâtre. C’est peut-être même parfois plus délicat.

Très attendu, le troisième ouvrage de Paul Kawczak confirme l’ambition de l’écrivain franco-québécois. Entre fable et mémoire, Le bonheur est un roman troublant, déroutant et profondément habité.