«Norbourg»: À Cash City, comme chantait l’autre

Jason Béliveau
Photo: Entract Films / Maison 43
Publié le :
Critique

«Norbourg»: À Cash City, comme chantait l’autre

À quoi rêve Vincent Lacroix la nuit? À des montagnes de billets verts? Au lustre miroitant des voitures de luxe qu’il a jadis possédées? Voit-il parfois apparaitre—vision cauchemardesque—le visage émacié et fantomatique de l’un des milliers d’investisseurs qu’il a fraudés? 

  • Photo: Entract Films / Maison 43

Retour en 2007. Le fondateur et PDG de l’entreprise de fonds de gestion Norbourg est reconnu coupable d’avoir détourné illégalement plus de 100 millions de dollars. Le réalisateur Maxime Giroux (Félix et Meira, La grande noirceur) s’est intéressé à cette affaire. Il l’a mise en scène, dans le style mélancolique de Michael Mann, dans un décor du centre-ville de Montréal dont les édifices deviennent, sous son regard, de sinistres tours qui isolent et enferment. Son collègue, le cinéaste Simon Lavoie (Nulle part), signe seul un scénario étudié, recherché, au fait de subtilités techniques qui ferait sourciller quiconque n’ayant n'ayant pas terminé avec mention ses hautes études commerciales. Mais en suivant scrupuleusement la piste de l’argent détourné via des courants complexes et abstraits, il oublie que l'appât du gain découle d’un manque plus profond que celui de vulgaires bidous, et que la tragédie est avant tout humaine. La dégaine clinique de Norbourg suscite une fascination certaine, mais notre premier réflexe serait de lui attribuer une lettre au lieu d’étoiles, tant il rechigne à plonger au cœur du sujet. 


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