Tuer son père
«Deliver Me from Nowhere», de Scott Cooper, dépeint un Springsteen à vif, rongé par les démons et la solitude qui ont façonné «Nebraska», son album le plus cru et le plus vrai.

D’une sobriété exemplaire, cette adaptation cinématographique saisit avec délicatesse le déracinement d’une jeune Vietnamienne qui devra s’acclimater au Québec. Si le film de Charles-Olivier Michaud n’évite pas tous les irritants propres au récit d’exil, il clôt tout de même admirablement une année exceptionnelle pour le cinéma d’ici.
Bien que Charles-Olivier Michaud n’ait pas encore connu de réel succès populaire depuis son premier long métrage, Snow & Ashes, en 2010, l’expérience qu’il a acquise tant ici qu’à l’étranger porte aujourd’hui ses fruits; Ru profite d’une mise en scène expressive où se succèdent travelings et savantes compositions, sans jamais verser dans l’esbroufe. Ce regard pondéré s’harmonise à celui de Tinh (Chloé Djandji), qui considère les bouleversements de sa jeune existence avec une sorte de dignité muette, même lorsque sont évoqués des souvenirs horrifiques sur un bateau en mer ou dans un camp de fortune en Malaisie.
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«Deliver Me from Nowhere», de Scott Cooper, dépeint un Springsteen à vif, rongé par les démons et la solitude qui ont façonné «Nebraska», son album le plus cru et le plus vrai.

Le nouveau documentaire de Julien Élie, «Shifting Baselines», présenté au FNC et en salle le 17 octobre, voit l’expansion du pouvoir humain se poursuivre à l’échelle grandiose du cosmos tout entier. C’est fascinant, mais aussi terrifiant.

Il ne suffit pas toujours de surfer sur l’œuvre d’une romancière à succès pour faire du bon théâtre. C’est peut-être même parfois plus délicat.

Très attendu, le troisième ouvrage de Paul Kawczak confirme l’ambition de l’écrivain franco-québécois. Entre fable et mémoire, Le bonheur est un roman troublant, déroutant et profondément habité.