La toile d'araignée

Simon Lacroix
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Essai

La toile d'araignée

Et comment s'en déprendre

À force d’aménager les aspects matériels et logistiques de notre vie, il devient souvent difficile de s’offrir des pauses du réel. Il y aurait pourtant là une solution salvatrice (et autrement efficace) pour échapper à l’austérité du quotidien.

Considéré dans ce texte

La trivialité du réel. Les miracles. Gaston Bachelard. Le besoin de nouveaux souliers. Les bienfaits de turluter ou de renverser la table pendant un souper entre amis. La mort. L’ennui.

La réalité. Elle est partout.

Dès le réveil, elle nous écrase de tout son poids. Elle nous enveloppe, nous englue et nous impose ses innombrables règles saugrenues:

—Tu obéiras à la force gravitationnelle.

—Tu subiras les effets du temps.

—Tu dormiras une fois par jour.

—Tu mangeras plusieurs fois par jour.

—Tu respireras chaque seconde.

—Tu devras t’acheter de nouveaux souliers régulièrement (cette règle est moins claire, mais il faut tout de même s’y plier).

C’est une chose terrible que de se savoir soumis à autant de contraintes. Lorsqu’on se rend compte que tout cela mène inexorablement à notre mort, ça devient carrément tragique.

La réalité, c’est à la fois la toile d’araignée qui nous tient captifs et la grosse créature poilue qui va finir par tous nous manger.

Comprenez-moi bien. J’aime la réalité. Je l’adore, même. L’odeur du café. Faire l’amour. Croiser un porc-épic dans la forêt. La réalité, c’est super. J’ai même plutôt l’impression que sans elle, je ne serais nulle part. Mais il y a une partie de moi qui est assoiffée de liberté et qui n’a pas du tout envie de se soumettre docilement au despotisme du réel.

N’y aurait-il pas autre chose que la réalité?

Je pense que oui.

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