Le Canada a-t-il troqué les Casques bleus, la coopération et la culture pour le pétrole, les coups de force dans l’Arctique et un rôle de mauvais garçon dans les sommets internationaux?

En matière de relations internationales, la puissance douce représente l’avenir, estiment plusieurs ­experts. Moins de bases militaires, plus de diplomatie. Moins d’intimidation, plus d’artistes brillants et de ­vedettes irrésistibles. Moins de force brute, plus de séduction tranquille.

Sous la gouverne du Parti conservateur, pourtant, le Canada a privilégié la manière dure, avec des conséquences à long terme qu’il est encore difficile de mesurer. Stephen Harper ne semble pas croire en la puissance douce, et il reproduit l’erreur que son ami George W. Bush avait faite avant lui: miser sur la coercition, ­plutôt que sur une sorte de jujitsu international. Il place ses billes sur notre armée et notre statut grandissant de superpuissance énergétique. «Si vous voulez que le monde vous prenne au sérieux, vous devez avoir la capacité d’agir», déclarait-il en 2008, avant d’annoncer une hausse substantielle des investissements militaires.

Mais pour le Canada, il s’agit d’une erreur stratégique: le pays a bien plus besoin de puissance douce que les États-Unis, dont la force brute reste sans égale. C’est d’autant plus grave que c’est cette attitude conciliante et créative qui, historiquement, nous a permis d’occuper un rôle important à l’échelle internationale malgré notre faible population, et d’affirmer notre position géo­stratégique. Et alors que ce capital d’attraction prend des décennies à bâtir, il peut être perdu très rapidement.

Nous nous penchons sur cette question du déclin d’une certaine conception du Canada dans ce dossier de quatre textes, qui l’explorent chacun à leur façon.

  • Société

    Le jour où le Canada se relèvera

    Le Canada est malade. Devant les assauts répétés contre son économie, sa démocratie, son environnement et sa société en général, la population est passée de l’indignation à la résignation. Mais ce n’est peut-être qu’une question de temps avant que les Canadiens ne relèvent la tête, prennent la parole et tendent la main à leurs voisins.

  • Société

    «Uncool Canada»

    Il n’y a encore pas si longtemps, le Canada occupait une position morale privilégiée sur la scène internationale. Mais le gouvernement Harper a largement écorché la réputation du pays. La philosophe Ryoa Chung nous éclaire sur cette érosion de la puissance douce canadienne.

  • Société

    «Découvrez le véritable Canada!»

    Extrait d’un discours fait à Washington en septembre 2011, lors d’une manifestation contre l’oléoduc Keystone XL.

  • Société

    Mines contre développement

    Depuis quelques années, l’aide internationale canadienne a changé de visage: elle vise maintenant à faciliter les investissements privés, voire à prévenir les conflits générés à l’étranger par nos entreprises. Le Canada aurait-il laissé les clés du développement international à l’industrie minière?

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