Qu’ont en commun Nathalie Doummar, Carolanne Foucher et Beyoncé? Pas grand-chose, sinon qu’elles ont marqué l’année chacune à leur manière, et qu’elles figurent toutes à notre palmarès culturel.
Littérature
Charlotte Biron, de ses beaux mots graves, capte le bruit que font les douleurs quand elles nous traversent. Atteinte d’une tumeur à la mâchoire, l’autrice perd et réapprivoise sa voix au cours d’une longue convalescence meublée par les mots de la radio. La texture des phrases ici est telle qu’on a l’impression, souvent, qu’elles nous sont murmurées. On sent leurs échos, leurs réverbérations. Ce ne sont pas des secrets; c’est un récit qui résiste au secret, en fait, qui déplie son intimité en luttant contre les envies de fiction qui montent et voudraient, peut-être, faire fleurir des douceurs rassurantes là où il n’y en a pas.
— Amélie Panneton, collaboratrice
Comme ses grands-pères Antonio et Josep avant (et avec) lui, David Sala s’est mis en tête de témoigner, à sa façon, des horreurs de la Deuxième Guerre mondiale. Il le fait au moyen d’un sublime album, entremêlant tableaux à l’aquarelle et au pastel, tantôt oniriques, tantôt glaçants. Un récit pourtant doux, comme le conseil d’un aïeul à son petit-fils: «Accroche-toi à la beauté, malgré tout.»
— Nemo Lieutier, coordonnateur
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Pour la création du spectacle «Monstres», deux femmes de théâtre ont rencontré neuf ancien·ne·s placé·e·s afin de mieux comprendre les traces qu’un parcours infléchi par la direction de la protection de la jeunesse laisse chez ceux et celles qui le traversent. Voici quelques-unes de leurs observations.
Grands sont les défis auxquels font face les femmes judiciarisées, et à plus forte raison si elles ont passé du temps «en dedans», dans un centre de détention. L’une d’elles, autrice et militante de son état, témoigne concrètement des embuches qui se dressent devant elle et ses sœurs.
Beaucoup d’artistes se lancent dans des projets qui ne verront jamais le jour. Il y va des risques du métier, des aléas de la vocation. Sauf que c’est inhabituel, rarissime même, que des œuvres terminées restent scellées sous vide. Pourtant, c’est précisément ce qui est arrivé ce printemps pour un film québécois.
Intimité amputée, porno interdite, rapprochements réprimés. Le code de vie de certaines maisons de soins palliatifs complique l’accès au plaisir du corps. Pourtant, faire l’amour ou se masturber peut panser les maux.
