La défaite des idées
Les prophètes modernes peuvent bien s’époumoner, leur vision du monde ne fait que résonner dans leur chambre d’écho. Et si on cessait de théoriser l’avènement d’un monde meilleur et qu’on essayait tout simplement de l’habiter?
Les prophètes modernes peuvent bien s’époumoner, leur vision du monde ne fait que résonner dans leur chambre d’écho. Et si on cessait de théoriser l’avènement d’un monde meilleur et qu’on essayait tout simplement de l’habiter?
Au début des années 2000, une seule étude a servi de prétexte pour remettre en question le savoir millénaire entourant les accouchements en siège. Mais voilà que malgré la surmédicalisation, les vieux réflexes et la peur, le vent tourne.
Comment voir le monde sans contribuer à sa destruction? Méditation sur le thème du vagabondage et de l’altérité.
En remettant en question les inconscients de la culture patriarcale, l’auteure exhortait les femmes à s’émanciper de la «langue de l’occupant».
À force d’aménager les aspects matériels et logistiques de notre vie, il devient souvent difficile de s’offrir des pauses du réel. Il y aurait pourtant là une solution salvatrice (et autrement efficace) pour échapper à l’austérité du quotidien.
Saillies de trottoirs, revalorisation des parcs, «amélioration des milieux de vie»: ces mesures faites au nom de la qualité de vie urbaine font consensus. On ne peut être contre la vertu, le verdissement et les accoudoirs à cyclistes, mais ne devrions-nous pas nous concentrer sur certaines urgences sociales?
«Le produit intérieur brut mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue», disait Robert Kennedy, quelques semaines avant sa mort en 1968. Apparu la décennie suivante, le concept de qualité de vie devait offrir une alternative au discours économique. Est-ce vraiment le cas?
D’où vient notre plaisir de parler des absents, cette tendance à nous délecter de leurs erreurs, à nous amuser de leurs défauts, à vivre leurs frasques par procuration?
Chaque jour, sans arrêt, nous fournissons un grand nombre de données aux différentes plateformes et applications en ligne, du degré de congestion routière jusqu’à notre appréciation d’un restaurant. Ces informations sont derrière certaines des plus grandes fortunes de l’histoire humaine, mais nous ne sommes jamais rémunérés pour celles-ci.
C’est aujourd’hui un lieu commun: pour faire des choix éclairés, les citoyens doivent être bien renseignés. Mais lorsque des groupes d’extrême droite décident de créer leurs propres plateformes d’actualités, quelle part y tiennent l’information, l’opinion et la propagande?
Sommes-nous réellement entrés dans une période flambant neuve, celle de la «postvérité»? On peut en douter, à la lecture de cet essai d’une troublante contemporanéité, signé il y a 53 ans par la journaliste et politologue Hannah Arendt.